Réinventez l’entretien technique du consultant

En tant que consultant technique, on peut être amené à penser que notre boulot se résume à écrire du code. Cette croyance est appuyée par les descriptions de poste et les entretiens techniques qu’on passe. Or, le travail d’un consultant est beaucoup plus noble que cela.

Je mettrai en évidence via cet article certaines pratiques en entretien technique dégradante pour le consultant et comment on peut les éviter !

Comment un consultant SUBIT un entretien technique

Les entretiens techniques sont assez atypiques en France. Pendant environ une ou deux heures, le consultant, généralement stressé, subit un tas de questions techniques sur tous les frameworks dernières génération, ainsi que toutes les tendances de l’IT. Parfois même si c’est en aucun lien avec le vrai besoin du projet. Il va sans dire que les questions posées ne sont pas de simples généralités !

Pour être convaincant, le consultant va énumérer un tas de technologies et de sigles pointues et va vanter sa maîtrise de ses outils. Le recruteur technique, de nature septique et méfiante, ripostera en étalant sa science également et essayera de tacler le consultant pour le déstabiliser en lui posant des questions hyper tordues.

Comme dans un interrogatoire, le consultant subit des questions sans fin du recruteur !

Finalement, la pertinence du consultant tiendra presque uniquement aux nombres de réponses justes qu’il aura eu. Parfois sans s’attarder sur d’autres qualités qui pourront être utiles dans le contexte du client.

 

Pourquoi un tel entretien est dévalorisant pour vous ?

Premièrement, par ce qu’on résume un consultant avec tout un savoir faire à sa capacité à écrire du code. Pire, on le résume à combien d’outils techniques il connait. Je doute que répondre juste à une question de style : « que fais méthode de telle classe de tel package de Java ou .NET ? » soit révélatrice du talent technique d’un consultant.

D’un autre côté, en acceptant des entretiens de la sorte, vous dévalorisez votre métier. vous êtes CONSULTANT et non pas une MACHINE à ÉCRIRE DU CODE. Faire du consulting, c’est avant tout conseiller son client pour mettre en place la meilleur solution à son besoin.

Les coding games sont une nouvelle tendance qui émerge dans l’univers du recrutement. Le principe consiste à écrire résoudre un problème soit chez soit, soit devant le recruteur. Dans ce dernier cas, la pression est davantage plus grande car il faudra appréhender le problème, penser et écrire le code de la solution en environ 15 minnutes. Personnellement, je peste cette tendance/pratique surtout quand le consultant a un certain nombre d’années d’expérience.

 

Comment garder le contrôle de l’entretien

A mon avis, il faut entamer un entretien en ayant en l’esprit qu’il s’agit d’un échange d’idées plutôt qu’un interrogatoire. Vous êtes la pour proposer un savoir faire, et non pas pour être piéger en entretien. AYEZ CONFIANCE en vos capacités.

Entrez en entretien en ayant pour volonté de savoir comment vous pouvez aider ce client. Il a fait appel à vous, car il voit en vous quelqu’un avec assez d’expérience pour répondre à ses besoins. Manifestez votre curiosité en pausant des questions intelligentes :

  • Quelle la problématique du client
  • Quels sont les points de blocage qui empêche la mise en place de la solution
  • Comment le client pense que vous pouvez l’aider
  • Toute autre question en liaison avec la problématique du client

En posant de tels questions, vous manifestez votre intérêt pour le client et son projet et vous vous appropriez le sujet. par la même occasion, vous laissez votre interlocuteur parlé ce qui vous donne le temps de reprendre votre souffle et réduire la pression qui pose sur vous. En le laissant parler, vous instaurez un climat conversationnel ou on peut échanger des idées et vous vous valoriserez mieux tout en laissant une bonne impression et en vous démarquant.

Si le client s’obstine à vous mitrailler de questions techniques dans tous les sens, soyez flexible et jouez le jeu. Un consultant chevronné a confiance en son savoir faire et saura s’adapter aisément aux nouveaux défis. Vous pouvez vous démarquer, en répondant plus qu’amplement à sa question. Vous pouvez illustrer vos propos par des exemples de cas pratiques et donner votre propre avis sur une situation.

Ne tombez pas dans le NON je ne sais pas sans rebond

Si vous ne connaissez la réponse à une question, mais que vous maitrisez un outil similaire, ne vous contentez pas de dire non je ne sais pas. Dites plutôt que vous ne connaissez spécifiquement l’outil dont parle votre interlocuteur mais vous savez à quoi il sert et que vous connaissez son équivalent. De cet façon vous répondrez à ses questions en projetant votre maîtrise du deuxième outil sur le premier. Vous éviterez alors le « non » SEC.

Finalement, si vous ne savait vraiment rien du tout sur l’outil, dites un Non, je ne connais pas cette technologie clairement et sans gène. C’est très normal de ne pas tout savoir et vous vous montrerez honnête.

Pour la petite anecdote, lors d’une mission précédente, j’ai été retenue car ils ont apprécié un consultant qui connait ses limites et ayant une curiosité d’apprendre. 🙂

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